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Corse: échec de la tentative de désincarcération du navire Ulysse

Une tentative de désincarcération du roulier tunisien qui s'est encastré dimanche matin dans un porte-conteneur chypriote à 28 kilomètres du Cap Corse a échoué ce mardi, a indiqué la préfecture maritime.

Le navire tunisien, l'Ulysse, a effectué "ses premières manœuvres pour procéder à la désincarcération" du porte-conteneur chypriote CLS Virginia en faisant machine arrière "mais sans permettre d’évolution significative", indique la préfecture maritime dans un communiqué: "Les navires Jason et Abeille Flandre ont alors utilisé leur puissance de traction" mais "cette action n’a pas permis d’évolution de la situation".

Des experts, notamment des plongeurs démineurs de la Marine nationale de Toulon et des marins-pompiers de Marseille, "sont en cours de déploiement sur zone" et "étudieront d’autres modes d’action pour les jours à venir", indique la préfecture maritime.

La nappe de 600 tonnes de fioul de propulsion qui s'est échappée du porte-conteneur, "s'étend actuellement sur 25 kilomètres répartie en 7 tronçons discontinus", précise la même source, assurant que "les actions de lutte contre la pollution" se "poursuivent activement" avec la présence de sept navires français, italiens et de l'Agence européenne de la Mer.

Selon des images satellites diffusées par la préfecture maritime, la nappe est située au nord de la pointe du Cap Corse.

"Un volume de 80 mètres cubes de produits vraiment polluants", faits du fioul lourd présent dans le fuel de propulsion qui s'est échappé du porte-conteneur, doit être récupéré avant d'être transporté "dans des lieux habilités à le traiter", a par ailleurs précisé à l'AFP le préfet de Haute-Corse, Gérard Gavory. 

Après avoir un temps envisagé de stocker ces déchets polluants sur le port de Bastia, il a été décidé de les transférer directement sur un navire de plus grande capacité qui va être envoyé sur zone, a-t-il précisé.

La collision a eu lieu à proximité des limites du Parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate en Méditerranée. L'enquête ouverte par le procureur de Marseille, a été transférée au parquet de Paris, l'accident ayant eu lieu dans les eaux internationales, a indiqué mardi le procureur Xavier Tarabeux.

Lundi soir, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a dénoncé le comportement "totalement anormal" du navire tunisien, jugeant qu'il est "évident qu'il n'y a pas eu la veille à la barre du navire roulier" qui aurait, selon lui, permis d'éviter la collision.

Dans un communiqué, l'association de protection de l'homme et de l'environnement Robin des Bois a affirmé mardi que le navire tunisien "cumul(ait) les déficiences techniques ou humaines à chaque fois qu’il fait l’objet d’un contrôle à Gênes, à Libourne ou à Barcelone", regrettant que "les ports de Sète et de Marseille" soient "plus indulgents".

L'association a aussi dénoncé le "mouillage incongru pour une période indéterminée" du porte-conteneurs chypriote "en chômage et en attente d’une offre de travail", jugeant qu'il s'agissait d'un "stationnement gratuit et dangereux en haute-mer".

Une cinquantaine de personnes -39 sur le navire tunisien et une douzaine sur le porte-conteneur - étaient toujours à bord mardi en fin de journée, selon le préfet. 

 

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